Selon une récente étude publiée dans la revue scientifique médicale britannique « The Lancet », près de 50 millions de personnes dans le monde souffrent de confusion mentale grave, incluant la maladie d’Alzheimer. À l’horizon 2050, ce chiffre pourrait atteindre 132 millions de personnes. Un cas sur trois pourrait cependant être évité par la prévention des facteurs de risques, dès l’enfance et tout au long de la vie.
La confusion mentale, une évolution graduelle
La confusion mentale revêt différents niveaux de gravité. Elle commence généralement par ce que l’on appelle les « trous de mémoire », un processus s’étalant sur une durée plus ou moins longue. Les étapes suivantes décrivent une diminution des capacités d’orientation et de communication, avec des difficultés à trouver ses mots et des problèmes pour identifier ses proches. Viennent ensuite les troubles du comportement où se mêlent l’agressivité, la colère, le renfermement, la suspicion. Le dernier stade concerne les difficultés à gérer des actions quotidiennes aussi naturelles que se lever ou manger.
Connaître et anticiper les causes profondes
L’étude publiée dans le journal médical « The Lancet » stigmatise trois facteurs de risques essentiels répartis à chaque étape de la vie, sur lesquels il est possible d’agir. Il s’agit principalement :
– De l’éducation, responsable de 8 % des cas de troubles cognitifs. Un bon niveau d’instruction atteint vers l’âge de 10/12 ans, avec poursuite des études dans le secondaire, permettrait au cerveau de continuer à fonctionner correctement.
– De l’audition déficiente pouvant augmenter la sollicitation d’un cerveau fragilisé. En préservant l’audition à l’âge adulte (entre 45 et 65 ans), on peut réduire de 9 % les risques de confusion mentale chez les seniors.
– Du tabagisme, responsable dans 5 % cas de divagation mentale chez les plus de 65 ans.
Des risques connus liés au mode de vie
À ces causes profondes viennent se greffer des facteurs connus en rapport avec le mode de vie de certains seniors.
Environ 15 % des facteurs attribuables à la sénilité seraient liés :
– à la consommation d’alcool ;
– au manque d’activité physique (3 % des cas) ;
– à une alimentation déséquilibrée. Un régime alimentaire de type méditerranéen composé de légumes, de poissons principalement, de fruits et de produits laitiers aurait des effets nettement protecteurs.
– à l’obésité (1 %) ;
– au diabète ;
– à l’hypertension artérielle (2 %). Le risque vasculaire est susceptible de provoquer des microlésions cérébrales responsables de dégénérescence des neurones.
– à l’isolement social (2 %). La solitude favorise le risque de dépression et d’hypertension, entraînant une inactivité cognitive qui accélère le déclin des capacités intellectuelles. Les seniors veufs(ves) ou célibataires depuis toujours, n’ayant que peu de vie sociale, représentent une population à risque et doivent être particulièrement surveillés.
– la dépression (4 %) qui touche les hormones responsables du stress et affecte les neurones ;
Les antidépresseurs, fréquemment prescrits, ont tendance à réduire la production de protéine amyloïde, une substance naturellement présente dans le cerveau qui s’accumule au fil des années jusqu’à former des plaques amyloïdes (également appelées « plaques séniles »).
De nombreux cas de confusion mentale (environ 35 %) pourraient être évités si les facteurs de risques pouvaient être totalement éradiqués
On ne parle pas du risque génétique à l’origine de la maladie d’Alzheimer, responsable d’environ 10 % des cas de confusion mentale extrême. Les éventuels effets de la pollution atmosphérique ou des troubles du sommeil seraient aussi responsables de troubles mentaux, mais n’ont pour l’instant pas été pris en compte par les chercheurs.